jeudi 24 octobre 2013

Felix Vallotton au Grand Palais

C'est drôle comme j'avais l'impression de connaître les œuvres de Félix Vallotton et en fait, rien, je ne connaissais rien. Je pense que je le confondais avec Bonnard, Vuillard. J'y voyais de la tendresse, de la douceur, avec des mises en scène modernes.
 
Et bien non, Vallotton n'a rien de tendre ou de doux. Bien au contraire.
 
Au Grand Palais, jusqu'au 20 janvier 2014, se tient l'exposition Félix Vallotton : le feu sous la glace.
 
 
J'y suis donc allée, avec Rudolf (le pauvre, il n'en peut plus des expos, et à l'école, ils ont une année "arts plastiques" avec 7 visites de musées ... ). Et bien, il a aimé et il était content (ce gosse va me rendre dingue).
 
Alors que dire de cette expo ? tout d'abord il y avait beaucoup de monde, ce qui ne rend pas simple la visite et la réflexion, mais bon, à moins de connaître du monde pour entrer le jour de fermeture, je ne vois pas ... donc j'ai fait abstraction du monde et de la chaleur. Je me suis concentrée sur l'audio guide (au passage, moins bon que celui de Braque).
 
Félix Vallotton est né en 1865 à Lausanne. Il est mort en 1925.
Peintre mais aussi graveur (pour gagner sa croûte) et inspiré par la photographie naissante, Vallotton est un artiste étonnant par ses points de vue modernes, loin du clacissisme que l'on pourrait lui attribuer.
 
Felix (de travers)
 
J'ai beaucoup apprécié sa période Nabi, avec ces aplats de couleurs, ces mises en scène, ces personnages lointains. C'est très calme, reposant et esthétiquement agréable.
 


Mais Félix Vallotton, ça n'est pas ça. C'est plutôt des contours nets, des scènes d'intérieur, des couples, des familles, la pesanteur d'une fin de siècle, la lourdeur des conventions, le début de la libéralisation des femmes, mais les hommes sont encore les maîtres.
Vallotton, c'est beaucoup de rigueur, de non-dits, de 2ème lecture, de messages cachés derrière des œuvres d'apparence simples.
C'est aussi des œuvres d'une incroyable modernité, on sent que le siècle bascule, que la Belle époque n'est plus qu'un souvenir. La Guerre n'est pas loin. Bref, on ne rigole pas chez Vallotton. On sent tout le poids de son éducation, de la vie bourgeoise.
Et Félix Vallotton a su intégrer à son œuvre la photographie par des compositions surprenantes.
 
 
 

Au premier étage de l'exposition, tout bascule vraiment, et les nus, crus, aux formes découpées, sont parfois agressifs. Il aimera peindre des odalisques, des femmes nues, des scènes mythologiques, des hommes ridicules ... Il y a vraiment ce 2ème degré, cette dureté, ce cynisme dans l'œuvre de Vallotton. Ce qui rend le peintre assez peu sympathique.

Rudolf se cultive

Autant j'avais eu de la sympathie et de l'admiration pour le travail de Braque, autant pour Vallotton, je suis plus distante, moins réceptive. Cependant j'ai beaucoup apprécié, beaucoup appris et surtout j'ai plongé 100 ans en arrière, dans une époque troublée.
 
Encore une exposition de qualité au Grand Palais (l'année où je n'ai pas renouvelé ma carte Sésame, honte à moi) !
A la prochaine expo, les amis !
Kate Manzana
 
 
 

1 commentaire:

  1. Moi non plus je ne connaissais pas Vallotton...Merci Kate de me l'avoir fait découvrir, tu en parles très bien et on situe tout de suite ce peintre.

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