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jeudi 31 octobre 2013

Kenneth Anger : Hollywood Babylone




J'aime l'histoire du cinéma hollywoodien, à son origine, lorsque sur un petit mont tout pelé quelques fous visionnaires installèrent 3 cabanes de rondin et croisèrent fort les doigts pour que le cinématographe leur remplissent les poches.




Le mont tout pelé fut nommé Hollywood et la poignée de fous eut bientôt les poches assez pleines : les foules avaient besoin de rêve, d'amour, de glamour et d'aventure : les décors en carton-pâte, les éphèbes et les starlettes s'en donnèrent à coeur joie pour les contenter. Puis ce fut l'avènement des grands studios, leurs bagarres par stars interposées, sur fond de mafia, de prohibition, jalousies, meurtres, vengeances, sur fond de robes vaporeuses, ongles rouges laqués, corps épilés-huilés-body-buildés, chevelures peroxydées, crantées, bouclées, diamants par poignées. L'âge d'or du cinéma hollywoodien (environ 1920-1935) aura aussi été celui de toutes les folies, de toutes les fêtes, de toutes les décandences : l'argent à flots, les stars et les starlettes prêtes à tout et bien plus pour tenir la vedette à l'écran, la corruption de tous les corps de métiers (du producteur au réalisateur, mais aussi la police et la justice qui trempèrent dans bien des affaires louches).

Le petit mont pelé est tout autant tâché d'or que de sang, en son flanc serpente la mythique mais non moins serial-killeuse route de "Mullholand Drive" qu'arpentent les plus beaux spécimens automobiles. Sunset Boulevard non loin scintille aussi de poudre d'étoiles, de poudre à rêves, de rêves déçus, de carrières sitôt au sommet, sitôt retombées, le tout baigné dans un stupre qui n'ose pas dire son nom.


Mulholland Drive


Kenneth Anger, l'auteur de "Hollywood Babylone", né en 1927, a grandi au beau milieu de tout ce fatras,  témoin privilégié des soirées débridées et décadentes  des tournages qui finissaient souvent en orgies, où la presse à scandale (Louella Parsons en égérie) s'en donnait à coeur joie pour détruire une renommée, un film, une carrière. Il fait paraître en France, en 1954 (éditions Jean-Jacques Pauvert), un premier "jet" de "Hollywood Babylone",  collabore aux Cahiers du Cinéma, devient un journaliste admiré dont la plume compte dans le milieu du cinéma.

Ici, dans sa forme complète, il nous livre "son" Hollywood, du muet jusqu'aux années 50 : une vision glauquissime made in tabloïds : scandales, affaires de moeurs, viols, meurtres, débauche : tout ce que L.A. n'a plus rien de confidentiel est ici révélé. Les grandes affaires inculpant les plus grandes stars telles Errol Flynn, Charlie Chaplin ou encore Fatty Arckbuckle sont ici livrées en pâture au lecteur avide de scandale : et il en a pour son content ! Si les tontons flingueurs de l'époque dégainaient plus vite que leurs ombres, la presse à ragôts n'eut rien à leur envier pour assassiner le tout-Hollywood : choux gras assurés pour les magnats de la presse tandis que les stars impliquées dans de sombres scénarios dînent maigre.



Errol Flynn




Roscoe (dit Fatty) Arckbuckle





Charlie Chaplin


L'ambiance du livre est moite comme un soir d'été californien, elle exhale, en une complainte rauque, la luxure, le sexe, la bobine de pellicule, le sang, le parfum outrageux sur un corps dénudé déjà cadavérique, la poussière des studios, la sueur des machinos, l'odeur brûlante et métallique des lampes à photographier. 

La plume de Kenneth Anger ne fait que relater, sans parti pris, elle se fait l'écho d'une presse à scandale et l'auteur ne fait que tourner pour nous les pages des torchons de l'époque : on en sort assez mal à l'aise sans toutefois être dupes : Hollywood fut, est et restera cette foire insensée au glamour, au fric, à la corruption, chaudron magique dans lequel bouillonnent toutes sortes d'individus, toutes sortes d'egos, germoir de stars et broyeur de carrières. 

L'on ne sait trop s'il faut accorder un total crédit à ces faits divers, et à vrai dire on s'en fout un peu, véridiques ou pas, sordides et sulfureux ils n'en demeurent pas moins, et c'est de cela  dont on se délecte, comme d'un bonbon qui pique trop sous la langue mais qu'on a quand-même plaisir à suçoter.

"Hollywood Babylone", par Kenneth Anger, éditions Tristram/collection "Souple", 318 pages, mars 2013


Pam Baileys

jeudi 24 octobre 2013

Felix Vallotton au Grand Palais

C'est drôle comme j'avais l'impression de connaître les œuvres de Félix Vallotton et en fait, rien, je ne connaissais rien. Je pense que je le confondais avec Bonnard, Vuillard. J'y voyais de la tendresse, de la douceur, avec des mises en scène modernes.
 
Et bien non, Vallotton n'a rien de tendre ou de doux. Bien au contraire.
 
Au Grand Palais, jusqu'au 20 janvier 2014, se tient l'exposition Félix Vallotton : le feu sous la glace.
 
 
J'y suis donc allée, avec Rudolf (le pauvre, il n'en peut plus des expos, et à l'école, ils ont une année "arts plastiques" avec 7 visites de musées ... ). Et bien, il a aimé et il était content (ce gosse va me rendre dingue).
 
Alors que dire de cette expo ? tout d'abord il y avait beaucoup de monde, ce qui ne rend pas simple la visite et la réflexion, mais bon, à moins de connaître du monde pour entrer le jour de fermeture, je ne vois pas ... donc j'ai fait abstraction du monde et de la chaleur. Je me suis concentrée sur l'audio guide (au passage, moins bon que celui de Braque).
 
Félix Vallotton est né en 1865 à Lausanne. Il est mort en 1925.
Peintre mais aussi graveur (pour gagner sa croûte) et inspiré par la photographie naissante, Vallotton est un artiste étonnant par ses points de vue modernes, loin du clacissisme que l'on pourrait lui attribuer.
 
Felix (de travers)
 
J'ai beaucoup apprécié sa période Nabi, avec ces aplats de couleurs, ces mises en scène, ces personnages lointains. C'est très calme, reposant et esthétiquement agréable.
 


Mais Félix Vallotton, ça n'est pas ça. C'est plutôt des contours nets, des scènes d'intérieur, des couples, des familles, la pesanteur d'une fin de siècle, la lourdeur des conventions, le début de la libéralisation des femmes, mais les hommes sont encore les maîtres.
Vallotton, c'est beaucoup de rigueur, de non-dits, de 2ème lecture, de messages cachés derrière des œuvres d'apparence simples.
C'est aussi des œuvres d'une incroyable modernité, on sent que le siècle bascule, que la Belle époque n'est plus qu'un souvenir. La Guerre n'est pas loin. Bref, on ne rigole pas chez Vallotton. On sent tout le poids de son éducation, de la vie bourgeoise.
Et Félix Vallotton a su intégrer à son œuvre la photographie par des compositions surprenantes.
 
 
 

Au premier étage de l'exposition, tout bascule vraiment, et les nus, crus, aux formes découpées, sont parfois agressifs. Il aimera peindre des odalisques, des femmes nues, des scènes mythologiques, des hommes ridicules ... Il y a vraiment ce 2ème degré, cette dureté, ce cynisme dans l'œuvre de Vallotton. Ce qui rend le peintre assez peu sympathique.

Rudolf se cultive

Autant j'avais eu de la sympathie et de l'admiration pour le travail de Braque, autant pour Vallotton, je suis plus distante, moins réceptive. Cependant j'ai beaucoup apprécié, beaucoup appris et surtout j'ai plongé 100 ans en arrière, dans une époque troublée.
 
Encore une exposition de qualité au Grand Palais (l'année où je n'ai pas renouvelé ma carte Sésame, honte à moi) !
A la prochaine expo, les amis !
Kate Manzana
 
 
 

mardi 22 octobre 2013

Vendre vos livres : le bon plan Gibert

Avec Karl, nous avons pas mal (beaucoup) (trop ?) de livres.
Ce qui fait que la moitié des ouvrages est la cave.
Et qu'on ne les relie jamais.
Et qu'on ne sait plus qu'ils existent.
 
 
 
Alors, nous avons fait le tri. Parce qu'il faut bien avouer que certains livres sont des erreurs ou des déceptions.
Nous en avons donné beaucoup (énormément). C'est bien de donner mais parfois j'aimerais bien récupérer une partie de ce que j'ai investi. Et pour les livres c'est difficile. Parce que allez poireauter des heures chez Gibert avec une tonne de livres et se voir refouler avec les 3/4 de son butin, c'est pénible (très pénible).
 
Et là, j'ai découvert les ventes Gibert sur internet. ALLELOUIA !!
Facile, rapide, pratique, gratuit.
 
1 - allez sur le site Gibert : www.gibertjoseph.com
2 - cliquez sur "je vends"
3 - saisir le code barre du livre pour savoir si il est repris
4 - vendre pour au moins 20€ pour pouvoir valider la vente
5 - valider la vente (choisir son mode de paiement des livres, moi j'ai saisi mon RIB pour un virement)
6 - imprimez le bon de vente et l'étiquette
7 - mettre vos livres dans un carton (ex : carton de ramettes de papier, cartons de boîtes de conserve à récupérer dans un supermarché ...)
8 - mettre le bon de vente signé avec les livres
9 - fermez bien le carton avec du gros scotch
10 - allez à La Poste et donnez le carton avec l'étiquette d'envoi : c'est gratuit
11 - 10 jours après environ, si la vente est validée (livres en bon état, conformes ...) vous recevez votre argent.
 
Avec Karl, on en est à 5 cartons ... Bon, là on n'a plus rien à vendre, ni à donner. Mais avec notre butin, on va renflouer les étagères !
 
Merci Gibert
Kate Manzana
 
 

A noter : ce sont les livres pour enfant qui sont les moins repris
A noter 2 : en revenant de Bavière j'ai tout de suite revendu mes guides de voyage (édition 2013). Super bon plan.

jeudi 10 octobre 2013

Le printemps de la Renaissance

Ah ah ! je tiens parole ! encore une expo !
Ce dernier WE de septembre, c'est au Louvre que j'ai rempli ma mission en voyant la jolie exposition "Le printemps de la Renaissance - la sculpture et les arts à Florence, 1400 - 1460" qui se tient jusqu'au 6 janvier 2014.
 
 
Je ne suis pas certaine que sans cette invitation j'y serais allée. Et ce sont souvent les occasions imprévues qui font les meilleurs pots ... euh .... je mélange les expressions mais en bref : c'était bien !
 
Après notre petit périple à Florence en Mars dernier, j'ai retrouvé ici la magnificence des œuvres de la renaissance italienne. Les statues exposées sont merveilleuses ! une finesse d'exécution, des visages d'ange, une sensibilité incroyable, une technique maîtrisée.
Les sculptures de Donatello, nombreuses, sont exceptionnelles. Elles servent de fil conducteur à l'exposition et on ne s'en lasse pas.
 
Nous n'avions pas pris l'audio guide et j'ai regretté car la Renaissance italienne est une période riche et dense en création, les artistes sont nombreux et il n'est pas inutile d'entendre encore et encore des explications sur le sujet. Et les cartels ne sont pas suffisants.
Vous y verrez surtout des statues et des sculptures, peu de tableaux. Et je ne peux que vous conseiller de flâner parmi la douceur des visages de Marie et les putti gracieux.
 
Comme on ne peut pas prendre de photos, je vous laisse avec un extrait de la série "entretiens du Louvre" dans lequel André Chastel nous parle de la Renaissance italienne.
 
 
 
Il ne me reste qu'à vous saluer en me demandant où mes ballerines glitter me conduiront pour remplir ma mission de l'année : une visite culturelle par semaine !
 
 
Ciao !
Kate Manzana
 
 
 

vendredi 4 octobre 2013

Exposition Georges Braque au Grand Palais

En ce moment, il y a plein d'expos à Paris et je continue sur ma bonne résolution de la rentrée : une expo par semaine ! et parfois plus ...

Il y a une dizaine de jours, je suis allée au Grand Palais admirer l'exposition "Georges Braque" qui se tient jusqu'au 6 janvier 2014.


Georges Braque est né en 1882 et mort en 1963. Il inventa le cubisme.
C'est un peu court comme biographie mais c'est déjà énorme ! inventer le cubisme ...

Braque je le connaissais surtout pour ça et je n'aimais pas trop. Austère, triste et compliqué.

 
Et je suis sortie du Grand Palais avec des images plein la tête et l'impression d'avoir découvert un artiste incontournable du XXème siècle.
Georges Braque a commencé avec le fauvisme, a connu Apollinaire et Picasso, a peint dans la lignée de Cézanne, a exposé ses premières œuvres cubistes en 1908, a élaboré des collages, a fait la guerre de 14-18, a publié des livres illustrés, a connu Erik Satie, a collaboré avec Diaghiliev, a exposé chez Rosenberg, a fait des gravures et des sculptures, a peint un plafond au Louvre ...
Il a su vivre avec son siècle, pensé et créé, prendre des risques et inventé.





L'exposition est très complète. Les œuvres présentées sont magnifiques et très représentatives des différentes périodes de l'artiste. Plus on avance dans les salles, plus la lumière se fait. Les œuvres s'illuminent et s'allègent autant que les formats augmentent. Dans certaines salles, c'est un coup de massue qui attend le visiteur. La toile nous absorbe et nous retient.
 
Je ne peux que vous conseiller de prendre l'audio guide en entrant. Les textes sont précis et assez concis. Cela apporte beaucoup à la visite. La trajectoire de l'artiste est bien expliqué. On apprend comme il passe du cubisme au cubisme analytique ou comment il rencontre Picasso.
 
Je reste avec des images de tableaux très délicats et admirablement construits avec des couleurs sont sombres et profondes.
 
 
 
Que vous connaissiez ou non Georges Braque, allez voir cette belle expo qui vous permettra de découvrir ou re-découvrir un artiste majeur du siècle dernier !
Et pour ne pas trop attendre dehors, n'oubliez pas que vous pouvez réserver vos places sur le site internet pour le jour et l'heure de votre choix. Très pratique.

Kate Manzana


En savoir plus : http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/georges-braque

lundi 16 septembre 2013

Expo Roy Lichtenstein à Beaubourg

Comme tous les mois de septembre, je prends de bonnes résolutions culturelles, à savoir au moins 2 ou 3 expos par moi. Et puis les mois passent et je ne tiens pas trop la route ... bon cette année avec toute la pluie qui est tombée, parfois j'avais la flegme de braver les éléments (waouh l'excuse bidon !).
 
Mais ça c'était avant. Cette année ça va changer (oui oui !)
La preuve, déjà 3 expos depuis le 1er septembre. A commencer par Simon Hantaï, dont je ne parlerai pas ici puisque l'expo est terminée depuis le 2 septembre, mais c'était renversant. Une vraie découverte !
J'ai enchaîné avec la rétrospective sur Roy Lichtenstein au Centre Pompidou.
 

 

mercredi 11 septembre 2013

Charles Ratton ou l'invention des arts "primitifs"

Attention, vous n'avez que jusqu'au 22 septembre !
Alors si les arts dits "primitifs" vous intéressent, vous devez absolument voir au Musée du Quai Branly cette très belle expo sur un des plus grands, si ce n'est le plus grand, collectionneur d'art africain du XXème siècle : Charles Ratton.

 

dimanche 1 septembre 2013

Ma "pas it" play list du moment

Je ne suis pas une grande mélomane mais je n'envisage pas ma vie sans musique.

Et avec l'été, j'avais conconcté une play list sur mon iphone. Seulement quelques chansons, dont certaines pour Rudolf qui a un goût très sûr en terme de musique "de jeune qui fait du bruit". Il se met alors à se déhancher sur les it du moment (Daft Punk, Black Eyed Peas, Psy ...) et je sens que les autorisations de sorties en boîte ne vont pas tarder à affluer ...

Mais ces it du moment ont forcément une teinte brésilienne, pays qu'il adule et vénère (je mets de l'argent de côté pour préparer le voyage de ses rêves, mère parfaite que je suis ...)
Donc nous avons pas mal voyagé avec ça (ce qui sur les routes de Bavière détonne un peu) :

Sergio Mendes - Mas que nada (feature Black Eyed Peas, sinon c'est pas drôle)

mercredi 24 juillet 2013

Exposition "Impressions photographiques" à Trouville-sur-Mer

Dans le cadre du Festival "Normandie Impressioniste", le très joli Musée Montebello de Trouville-sur-Mer (14360) accueille du 29 juin au 29 septembre 2013 l'exposition "Impressions photographiques" et propose au visiteur une balade dans le Trouville de l'époque des premiers bains de mer.






Trouville-sur-Mer, sis à côté de Deauville, sur la Côte fleurie, est, dès la fin du 19e siècle une station balnéaire réputée. C'est la destination de prédilection des riches et nantis qui inaugurent les bains de mer et les cures marines, souverains pour la santé. Pudeur oblige, les corps ne se dévêtent pas : les femmes troquent leurs robes à crinolines et larges chapeaux contre des tenues de bain couvrant la majeure partie du corps, dans des cabines en bois roulantes, tractées par des chevaux : cela permet aux baigneuses de ne point s'exposer à la vue ni au soleil jusqu'à atteindre le bord de l'eau. Hommes et femmes sont séparés par une corde allant de la plage jusqu'au bord de l'eau.





Très vite, et avec l'afflux de touristes fréquentant de ses plages, Trouville-sur-Mer voit fleurir sur ses flancs et en son coeur de nombreuses (et somptueuses) villas, puis est érigé le très beau Casino ainsi que de grands hôtels de luxe qui rivalisent de confort et d'équipements derniers cri. La foule se presse toujours plus nombreuse, les Elégantes s'assoupissent sur la plage, assises sur des chaises et protégées du soleil par leur ombrelles, ou bien arpentent élégamment le long de la plage, affichant des tenues estivales colorées et rivalisant de frous-frous et dentelles.




L'exposition comporte un gros fonds photographique puisé dans les archives parfois personnelles des Trouvillais. Elle donne ainsi à voir la structure et l'architecture des lieux (qui a assez peu changé) ainsi qu'elle offre au visiteur une vue de l'animation qui régnait alors en ses rues et sur sa plage.




Un petit film d'époque présente également une scène de bord de mer où l'on voit les baigneurs s'ébrouer dans l'eau, les enfants construire des châteaux de sable pendant que les dames devisent sous leurs ombrelles.




En fin de parcours est installé un studio photo éphémère : un fond bucolique et quelques accessoires (chapeaux, gants, ombrelles, canotiers etc....) sont mis à la disposition du  visiteur qui peut ainsi se déguiser à la mode d'autrefois et se faire photographier (les photos sont ensuite publiables sur le site : facebook.com/museevillamontebello)

C'est une très belle exposition à voir en cette saison estivale.  Si vous passez par là, je vous la recommande .

Plus d'infos sur facebook : facebook.com/museevillamontebello.
Musée Villa Montebello - 64 rue du Général Leclerc - 14360 Trouville-sur-Mer - Tél : 02 31 88 16 26


Pam Baileys

jeudi 18 juillet 2013

Derniers coups de ciseaux

La semaine dernière Rudolf était en vacances à la mer, alors avec Karl nous sommes sortis, et oui !
Direction le théâtre des Mathurins, celui de Boeing Boeing ... ça vous donne le ton ...
Au programme une pièce jouée depuis 30 ans à New-York : "Derniers coups de ciseaux"


lundi 15 juillet 2013

La citrouille a besoin de vous de P.G. Wodehouse


Je dois vous avouer, mais cela ne vous surprendra pas puisque vous connaissez bien ma passion pour la Perfide Albion, que je vous un culte immense à P.G. Wodehouse (ainsi qu'aux éditions 10/18 et Joëlle Losfeld qui ont eu le bon goût d'éditer ses oeuvres en langue française).

Chaque livre de cet auteur est un peu ma madeleine de Proust, ou plus exactement mon scone tartiné de clotted-cream : c'est-à-dire : un délice dont je ne me lasse pas ! 

J'ai bien lu déjà une vingtaine de ses livres (l'auteur était assez prolixe, 70 romans et environ 200 nouvelles, pour ne citer que ses oeuvres littéraires) et toute la série des "Jeeves" qui ont rendu Wodehouse si célèbre Outre-Atlantique. 

Jeeves, c'est le majordome anglais dans toute sa splendeur, l'oeil qui jamais ne frise, la livrée toujours au cordeau, d'une discrétion et d'un tact tout anglais, dévoué corps et âme à  l'inepte Bertram Wooster,  châtelain loufoque et doté de l'intelligence d'un fox terrier, qui parvient à se prendre systématiquement les pieds dans le tapis et se fourrer dans les histoires les plus abracadabrantesques dont seul le bon Jeeves sait le tirer. C'est de l'humour désuet, 100 % british, et j'adore !

"La citrouille a besoin de vous" a toutefois d'autres protagonistes, mais toujours du même acabit : un châtelain qui règne sur les terres de Blandings Castle, le Comte d'Emsworth, pas très fûte-fûte lui non plus (chez Wodehouse, c'est un gimmick, l'aristocratie en prend systématiquement - mais gentiment - pour son grade), le cerveau comme noyé dans une bonne jelly bien épaisse, pas un penny de jugeote, ou si peu, flanqué de ses soeurs, nièces, neveux, fils cadet tous plus toqués les uns que les autres, grand amateur de roses, de citrouille, et féru d'élevage de cochons. Et là encore, l'art tout britannique de s'attirer les ennuis, de plonger dans les aventures loufoques et les situations impossibles, n'était, encore une fois, le génie de Beach, le majordome dont on ne saurait se passer.

Mais me direz-vous que se passe-t-il dans ce roman ? De l'aventure ? Du suspense ? Du romantisme ? Mmmmpffffff, peu ou prou, je l'admets. Chez Wodehouse, de chaque événement bénin, tout devient rocambolesque et vire au cauchemar. Tempête dans une tasse de thé à l'heure du full tea time ! Ainsi, le grand concours annuel de la plus belle citrouille du comté prend des allures de polar ! Si si, c'est tout l'art de l'auteur, et bien plus encore. Du vaudeville version anglaise et des imbroglios en veux-tu en voilà.

On aime, ou on déteste. Les romans de P.G. Wodehouse sont quasiment tous fait du même bois : des aristos crétins, des situations banales qui deviennent extraordinairement complexes, le tout sur gazon bien vert, nappe bien blanche, le journal bien repassé et thé à bonne température :  ça se déguste comme un sandwich au concombre arrosé d'Earl Grey. 

Essayez, vous en reprendrez peut-être une tranche :-)

"La citrouille a besoin de vous" de P.G. Wodehouse (éditions 10/18).

Pam Baileys

mardi 2 juillet 2013

The Bling Ring de Sofia Coppola


 (affiche US)
 
Beverly Hills, Californie : son climat unique et son ensoleillement maximal, ses palmiers, sa plage de sable blanc, ses villas cossues de milliardaires, stars et starlettes, son intense activité nocturne dédiée à la fête. Ici, tout vous séduira.

Le décor est planté, la carte postale prête à expédier.

Que manque-t-il à ce décor de pacotille ? Des adolescents bien sûr ! Elevés dans les beaux quartiers, entourés par une famille soudée et aimante, nourris au jus de betterave et préceptes new age, sur-gavés d'internet et de photos de stars dont ils suivent toutes les pérégrinations, décortiquant chaque tenue, chaque nouveau it-bag, chaque nouvelle paire de Louboutin, des gamins fascinés par l'argent, le luxe tapageur et californien (pléonasme là non ?), les virées nocturnes dans de grosses cylindrées.



Et pour se donner des airs de star, quoi de mieux que de jouer aux stars ? S'habiller comme Paris Hilton, grande prêtresse du chic et du glam (n'est-ce pas ?), ou encore comme Mirranda Kerr, Lindsay Lohan ou Megan Fox ? Oui, mais "s'habiller comme" ce n'est pas assez. Le mieux, c'est d'aller puiser directement dans le vestiaire de ces stars ! Et quoi de plus facile ? La clé est toujours sous le paillasson de leur villa aux 95 pièces !

La bande organisée de copains visite et pille. Sans scrupule, avec une rare aisance, et presque en toute innocence : dans les grands sacs Vuitton ils fourrent par poignée entières rivières de perles et de diamants, liasses de billets, chaussures, sacs, vêtements, et raflent tant que les sacs peuvent en contenir.



Il ne leur reste plus qu'à se photographier avec la panoplie de vêtements et accessoires volés, et poster leurs belles photos sur tous les réseaux sociaux.



Un jeu d'enfant : On entre, on vole, on sort. Le même scénario se répète chez toutes les it girls du moment. Les adresses ? Facile ! Elles sont directement accessibles sur le net (je le sais parce que j'ai fait comme les ados du films, j'ai tapé sur Google Paris Hilton address).

Seulement voilà, les réseaux sociaux c'est bien pour s'éclater et jouer les starlettes, mais c'est aussi un formidable outil pour dénoncer au plus grand nombre un cambriolage : c'est ce que fera l'une des stars pillées : publier sur la toile un avis de cambriolage avec bande vidéo des fashion-ados en pleine action à l'appui. Internet, ton univers impitoyable...

The Bling Ring est inspiré d'un fait divers survenu à Hollywood : le démantèlement d'un gang d'adolescents issus de bonnes familles, qui avaient  méthodiquement cambriolé les résidences de Lindsay Lohan, Paris Hilton, (qui a autoristé Sofia Coppola à filmer son vestiaire - quel formidable coup de pub !), Orlando Bloom, Rachel Bilson ou encore Megan Fox. La meneuse, Rachel Lee, a écopé de 4 ans de prison. Leur butin total s'élevait environ à 3 million de dollars.



Le film est rythmé tambour battant : la caméra de Sofia Coppola lui insuffle ainsi la vitalité de la jeunesse ainsi que leur devise : Live fast (vivre vite). Elle rompt ici avec ses anciens films aux travellings longs et langoureux, dans "The Bling Ring", l'image est nette, franche, découpée, point de tons pastels à la "Virgin Suicides" ou "Marie-Antoinette" : Beverly Hills by night, c'est des couleurs qui claquent, des néons qui brillent, des lumières qui dansent, le tout saupoudré de paillettes et de poudre (de diamant ou d'héroïne, au choix).

La réalisatrice s'attache également à traduire en image tout le paradoxe de ces adolescents qui oscillent entre candeur et innocence et esprit volontaire et décidé, faisant fi de toute autorité.

"The Bling Ring" démontre aussi les ravages que peut causer internet : tout savoir en temps réel, pénétrer dans l'intimité des stars, vivre par procuration et s'inventer un personnage, tout cela en un clic et en (presque) toute impunité.

Enfin, Emma Watson (la studieuse Hermione dans Harry Potter) est assez crédible dans son rôle de Lolita strassée et très court vêtue. La bande-son est toujours léchée et impeccable, comme dans tous les films de Sofia Coppola (Kanye, Rick Ross, Franck Ocean ou encore Schoolboy Q) : du R n'B efficace comme une jeune main rafleuse de diamants.


"The Bling Ring", de Sofia Coppola, avec Israel Broussard, Katie Chang, Taissa Farmiga, Claire Julien et Emily Waston. Durée : 1 h 30.

Pam Baileys




lundi 10 juin 2013

Jeux de dames à Monte-Carlo, de Bernard Spindler


Monaco, 1840. A l'aube de cette Epoque qu'on dit Belle (de façon assez paradoxale d'ailleurs), la France de Louis-Philippe, du moins celle "d'en-bas" entend sourdre le vent de la révolte : les pauvres ne se dépatouillent pas de la misère qui leur collent aux semelles, les rues sont sales, la nourriture fait défaut. Il en va tout autrement pour la bourgeoisie qui s'ébat joyeusement dans les eaux claires de la Méditerranée : les riches prennent les bains pendant que les pauvres prennent l'eau.

Sur le Rocher, à quelques encâblures de Nice, Florestan Ier accède au trône de la Principauté à la mort de son frère le Prince Honoré V. L'ilot est caillouteux, sec, désolé, mais déjà tranquille et mignonnet, il y fait doux vivre. Le souverain est épaulé dans ses nouvelles fonctions par son épouse Caroline,  qui devient de fait la (première) Princesse Caroline. Une Princesse de Monaco énergique et pugnace, qui entend bien faire de cette petite Principauté un haut lieu de villégiature pour milliardaires et léguer à son fils Charles non plus un petit rocher mais un caillou "gros comme le Ritz".

Et ces deux-là s'entendent  pour faire bâtir un luxueux casino ainsi qu'une "Société des Bains de mer" : coûteux, très coûteux projets, qui verront toutefois le jour après de longues années tractations de politiques et budgéraires afin de trouver fonds nécessaires, architectes, main d'oeuvre etc...

Malgré les péripéties et l'inconfort d'un voyage incommode depuis Nice (le chemin de fer n'a pas encore vu le jour en Principauté), déjà quelques riches Russes affluent en la cité monégasque afin de profiter des douceurs du climat. Les maisons de jeu commencent à éclore. Quelques têtes couronnées y séjournent également, mais tout reste encore à faire pour bâtir la Cité-Empire du luxe, du jeu, du farniente (plans d'urbanisme et aménagements, constructions de prestigieux hôtels et du chemin de fer, eau, gaz à acheminer entre autres agencements), l'ambition est démesurée et les coûts pharaoniques : ils seront supportés par le richissime homme d'affaires Blanc, tandis que sa jeune épouse Marie, une intriguante à la poigne de fer et résolue à graver son nom dans la pierre monégasque se charge de transformer ce gros caillou hostile en un havre de faste et d'insouciance, puisant sans compter dans l'escarcelle - extrêmement bien fournie - de son époux. 

Dès 1863, l'opiniâtreté de ces deux-là faire émerger le futur Monte-Carlo. Mais, au-delà de la cité monégasque, et plus exactement en Prusse, la guerre gronde et menace. Qu'importe ! Ici, il faut s'amuser. La Belle Epoque ne se soucie pas de batailles : le jeu, le plaisir, la fantaisie, le soleil : voilà tout ce qui compte.

Et à mesure que Monaco, ce petit promontoire caillouteux il y a encore si peu d'années grandit et fleurit d'un luxe inouï et insolent, c'est toute une population richissime et bigarrée qui afflue : Princes et Empereurs européens, gens de Lettres ou plumitifs,  danseurs, chanteurs, peintres, musiciens, philosophes, journalistes, artistes de tous poils, célèbres, en devenir ou tout simplement dans l'âme, intriguantes, belles cocottes en quête d'un heureux mariage, toqués du tapis vert ou encore milliardaires anonymes s'entrecroisent en un somptueux et insolent ballet de crinolines et de soies froufroutantes sous les ors et le faste orchestré par le couple Blanc, faisant la gloire et le renom de la cité monégasque, point d'orgue désormais de ce qu'on nommera bientôt "la French Riviera"...

Bernard Spindler nous offre le récit de la naissance de Monaco, ses premiers frémissements, les difficultés à faire émerger de cette terre  aride un vaisseau luxueux ,sur fond de Guerre (de Crimée et de Prusse), étayant son récit d'une radiographie historique, sociale et politique qui rend cette période, toute en contrastes, à la fois attachante, folle, décadente, trouble aussi, mais toujours pleine de vie et d'espoir.

Jeux de dames à Monte-Carlo, de Bernard Spindler (éd. du Rocher, 224 pages, mai 2013)

Pam Baileys

vendredi 24 mai 2013

Le musée de la Chasse et de la Nature

Dimanche dernier, il pleuvait.
Dimanche dernier, avec Pam et VV from Bagnolet, nous avions prévu une sortie avec les enfants. On se disait : "il va faire beau, on fera une promenade dans Paris, on boira un verre en terrasse ...". Et non.
Alors nous sommes allés au Musée de la Chasse et de la Nature, puisque Pam avait des invitations. Merci qui ? merci Pam !



Le Musée de la Chasse et de la Nature est ouvert depuis 1967 et présente les collections de la Fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature dotée de nombreuses donations de François et Jacqueline Sommer. Il s'agit d'une collection d’œuvres d’art à caractère cynégétique (définition : "qui a rapport avec la chasse" - j'ai appris un mot ...) ou animalier.
En 1964, ils créent une fondation destinée à abriter leur musée. Avec l’appui d’André Malraux, le couple entreprend de sauver et de restaurer l’hôtel de Guénégaud qui devient le siège de la fondation.
Comme l'endroit devient trop exigü pour tout exposer, le ministère de la culture leur confie le 2ème étage du château de Chambord (le château de mon enfance ! enfin celui que j'ai le plus visité entre 5 et 20 ans ...).

L'hôtel de Guénégaud, situé dans le Marais, 60 rue des Archives, est construit en 1651 par Mansart et il reste le seul hôtel du célèbre architecte qui subsiste dans sa totalité.
Après restauration, le Musée ouvre de nouveau en 2007, sur un nouveau parcours muséographique. Et c'est très réussi !

Comme il est souvent écrit, le Musée allie tradition et modernité. Au delà de cette formule toute faite, le Musée garde la majestuosité d'un Hôtel Mansart avec ses boiseries, dorures, grand escalier, pierre de taille ... et a su apporter une touche de contemporrain avec des canapés aux lignes pures, des rampes d'escaliers à la ferronerie moderne, des cabinets de curiosités "interactifs", des détails insolites (un ours en peluche dans un bocal de formol).

C'est bien parce que le Musée va au-delà de la Chasse, des animaux empaillés ou des natures mortes, qu'il est une réussite. Il invite à une promenade de découvertes et de curisiosités.
Il est tout a fait adapté aux enfants, qui déambulent parmi les animaux et les objets insolites.


La qualité des pièces est un des facteurs de succès de l'endroit. Tout est mis en valeur, très bien conservé. Les peintures sont de très grande qualité et certaines tableaux m'ont fait de l'oeil ...
Il y a aussi une très grande collection d'armes, qui m'a moins enthousiasmée mais qui ravira les amateurs.
Les animaux sont aussi magnifiques et la taille des têtes de Yak, bison ... laissent rêveur.





Le musée invite vraiment à la flânerie et la découverte. Il s'agit de bien regarder dans les recoins, de lever la tête, de tendre l'oreille. Une expérience multi sensorielle en quelque sorte.

Qui fait la sieste ?

Mon prochain plat pour la soupe !

Création contemporaine

Une promenade d'une heure dans un très bel endroit, idéal pour les enfants qui sont les bienvenus. Les gardiens sont très sympas et accueillants.
J'aimerais beaucoup y retourner pour une visite guidée ou un atelier, une lecture, un concert. C'est vraiment un endroit idéal, intime et chalereux.

Une belle découverte. N'hésitez pas, vous ne serez pas déçus.
Merci Pam !
Kate Manzana

en savoir plus : http://www.chassenature.org/site_musee/musee-collect.html

vendredi 17 mai 2013

Le sang des Borgia

Après les Medicis, je me suis attaquée à la vie d'une autre célèbre dynastie italienne du XVe siècle : les Borgia.

Lesquels, en matière de perversions, complots, barbaries, trahisons, amours sacrifiées et autres joyeusetés du même acabit, n'ont rien à envier à leurs voisins florentins.

Nous sommes à Rome, en 1492 et le cardinal Rodrigo Borgia est élu pape sous le nom d'Alexandre VI. L'homme de dieu n'en est pour autant pas moins homme tout court et ne saurait sacrifier, tout souverain pontife qu'il est désormais, aux plaisirs terrestres : il aime l'argent, le pouvoir, la bonne chair et le doux vin, papillonne de maîtresse en maîtresse, semant sur sa route une floppée de bâtards non reconnus.

Quatre des ses enfants naturels font pourtant exception : César, Luis, Geoffroy et Lucrèce grandissent auprès de lui au Vatican. Au contact de leur père, chaque enfant développe un caractère différent, quoi que tous soient de tempérament assez vif et sanguin, évoluant très tôt dans les arcanes du pouvoir où la trahison, le meurtre et le stupre sont rois, sous couvert de probité papale.

Mais, tout comme les Medicis, les Borgia forment une famille assoiffée de pouvoir et d'argent (dont, au passage, ils ne manquent pas, puisant copieusement dans les cassettes du Saint-Siège). Et, pour asseoir davantage leur autorité aussi bien qu'accroître leur déjà immense fortune, là encore les mariages se décident au mépris des sentiments. Les noms, les patrimoines et les relations politiques entre seules en ligne de compte.

La jeune Lucrèce, 12 ans, est ainsi la première des enfants à être sacrifiée sur l'autel de l'argent : son pape de père la marie à un homme bien plus vieux qu'elle, violent de surcroît, mais qu'importe si l'hymen est malheureux, elle épouse un duc, donc échoit d'un duché, d'un titre de duchesse et de l'argent qui va avec. 

Pas encore nubile et peu au fait de ce qui l'attend pour sa nuit de noces, son père décide de la faire dévirginiser. Et ne trouve pas plus intelligent pour ce faire que de mettre dans le lit de la jeune fille son frère aîné, César, et d'assister à la scène. Il lui en cuira de cette décision qui pèsera lourdement sur le sort de chaque membre du clan Borgia.

César, quant à lui, est un jeune homme colérique, bagarreur et impétueux, ne rêvant que de guerroyer, mais Alexandre VI l'ordonne cardinal, bien résolu à faire de lui son légitime successeur au Saint-Siège. Hélas, après plusieurs années de cardinalat, César implore son père de le destituer et de lui faire prendre la tête de l'armée pontificale, ce que le souverain pontife accepte. Il sait son fils courageux, vaillant au combat, assoiffé de sang et de vengeance contre les nombreux ennemis des Borgia, et tant de terres italiennes sont encore à faire tomber dans leur escarcelle.

Le clan Borgia, par le sang, les meurtres, la torture, la trahison, le péché et tout le catalogue des horreurs que peut commettre l'humain, étend peu à peu son pouvoir, gagne de nombreuses victoires et gonfle son patrimoine de nombreuses villes conquises par César à la force de l'épée.

Pendant ce temps, Lucrèce (qui s'aperçoit vite qu'elle est enceinte, mais non de son mari), sous le joug de son père et soumise à ses devoirs, subit un sort peu enviable. Malheureuse dans son mariage, elle entretient toujours des liens charnels avec son frère César, éperdus d'amour l'un pour l'autre.

Peu à peu, ce guerrier sanguinaire, avec l'appui et la fortune que met le pape à sa disposition, devient l'homme le plus puissant et le plus craint de Rome et de bien d'autres villes italiennes. Mais le vent du succès tourne bientôt,  annonçant la chute et la disgrâce des Borgia : Alexandre VI meurt de la malaria, le pape Pie III lui succède au Vatican... durant... 27 jours !... lui-même remplacé par Giuliano della Rovere, ennemi n°1 des Borgia depuis toujours, qui coiffe la tiare papale sous le nom de Jules II.

Très affaibli par la malaria qu'il a également contractée, César, trop sûr de lui et de son pouvoir tombe dans un piège ourdi par ses vieux ennemis. Il y laisse la vie, puis peu à peu se fâne jusqu'à s'éteindre totalement le nom des Borgia de la cité romaine.

"Le sang des Borgia" de Mario Puzo (Le Livre de Poche, 2004, 480 pages)

Pam Baileys