Christian Dior : autobiographie

 

On m'a récemment offert ce très beau livre, à la couverture aussi chic et sobre que l'est (ou du moins le fût) la boutique du 30 avenue Montaigne du temps où Christian Dior y menait son monde à la baguette.

Cette autobiographie fut rédigée par le grand couturier en 1957, peu de temps avant son décès, mais ce n'est qu'en 2011 qu'elle a été publiée. 

Ouvrir ce livre, en tourner les pages, c'est entrer par la petite porte et dans les coulisses feutrées des salons d'essayages, bruissant de faille de soie, de crêpe georgette et autres fabuleux tissus. Christian Dior, avec humilité, élégance et délicatesse nous invite dans ses salons, et avec lui nous suivons chaque étape de création d'une collection, l'écriture y est minutieuse tout comme l'est l'aiguille de chaque couturière, cousette, apprentie, appliquée à faire vivre l'oeuvre imaginée par "le maître". 

Celui qui révolutionna en son temps la mode en créant une nouvelle silhouette et ce nouveau style baptisé "New Look" nous dévoile ses secrets, ses doutes, ses peurs, ses inspirations, ses désespoirs, le long labeur pour créer toute une collection, la montée en puissance des journalistes de mode (à la plume acérée et aux propos souvent si vitriolés, qui, en un mot, encensent ou tuent une robe, une collection, un travail acharné de plusieurs mois). Tout sous nos yeux prend forme et vie, Christian Dior par lui-même, c'est une autobiographie sans concessions mais pas sans états d'âme. 

Homme au parcours singulier, fulgurant, mais aussi très bref (il meurt à l'apogée de sa gloire seulement 10 ans après avoir présenté sa première collection), Christian Dior nous invite à un moment de rêverie, de beauté, d'élégance, bienvenu en ces temps où la mode dépasse la mode et où rien n'est jamais assez audacieux. On rêve presque de se retrouver en 1957 où la silhouette des femmes était honorée, mise en valeur et en beauté.  Un temps révolu ?....

Christian Dior et moi (éditions Vuibert, 2011).

Pam Baileys