Je suis allée au cinéma hier soir voir "Du vent dans mes mollets", de Carine Tardieu, film adapté de la bande dessinée et du roman éponymes de Raphaëlle Moussafir.
J'avais vu la bande annonce la semaine dernière et j'avais bien ri, aussi me suis-je dis que ce serait une comédie idéale pour l'été. Mais en fait, le film n'est pas si drôle qu'il y paraît.
Rachel, petite fille de 9 ans (interprétée par Anna Lemarchand, formidable !), s'ennuie ferme chez elle, gavée aux boulettes de pois chiches par sa mère (Agnès Jaoui), sorte de "mama juive" qui la couve et la surveille comme le lait sur le feu, plutôt névrosée, et qui n'a pas réglé tous ses différends avec sa propre mère (Judith Magre), et un père (Denis Podalydès) un peu effacé, rescapé des camps de concentration d'Auschwitz, toujours très marqué par son enfance de déporté.
Elle s'ennuie et se sent triste (nous comprendrons pourquoi sa tristesse à la toute fin du film), aussi décide-t-elle d'écrire une lettre et de se confier à la psychothérapeute (Isabella Rosselini, assez crédible dans le rôle) que sa mère l'a un peu forcée à consulter, car Rachel présente quelques petits troubles émotionnels. Et c'est cette lettre que nous "lit", en images, Carine Tardieu.
A la rentrée des classes, Rachel rencontre Valérie, qui devient bien vite son amie, et dès lors la vie ne sera plus jamais tout à fait la même pour les deux petites filles, qui se découvrent, découvrent aussi l'amitié, les bêtises, la joie, la tristesse, tout un lot de sentiments et d'émotions qui construisent l'enfance. Valérie, c'est tout le contraire de Rachel, une enfant pleine de vie, intrépide, parfois très impolie mais qui respire le bonheur, élevée par une mère divorcée (Isabelle Carré), de façon assez cool et non conventionnelle.
Le film est ponctué de moments très drôles et de moments plus graves, beaucoup de thèmes y sont abordés, c'est d'ailleurs peut-être un peu fouillis et confus, car Carine Tardieu a semble-t-il voulu comme "remplir" son film de beaucoup de messages. On passe du rire au larmes, entre légèreté des adultes et gravité des enfants, et vice-versa, on suit ces deux fillettes liées d'une indéfectible amitié, pleines de vie, de vitalité.... jusqu'au jour où la vie bascule et décide d'être plus grave....
"Du vent dans mes mollets" est un film très émouvant, drôle, cruel, tragique, heureusement traité de façon assez légère et sans pathos, les acteurs et actrices y tiennent formidablement leurs rôles et les deux fillettes sont d'excellentes actrices.
Pam Baileys
ça remplecera Jane Eyre, introuvable à des horaires normaux ...
RépondreSupprimermerci pour l'article, ça me donne envie d'y aller un peu plus
Kate