vendredi 11 février 2011

Diptyque : L'Ombre dans l'eau


Février, les frimas s'envolent peu  à peu pour céder la place à des jours plus lumineux, l'air commence doucement à tiédir, les jours rallongent et les bourgeons ont comme l'envie de montrer le bout de leur nez. La sève printanière monte au pied des végétaux, bientôt, les crocus, primevères, narcisses et autres floraisons  annonceront la saison du printemps.

Si cet hiver  je me suis lovée avec délices au creux de fragrances chaudes et douillettes :  ambrées, poudrées, orientales, le printemps me donne envie de plonger le nez dans de grands bouquets floraux et odorants, de froisser des doigts le velouté d'un pétale de rose fraîchement éclose pour en humer le vert parfum. Et de rose il est question dans "L'Ombre dans l'eau".


Ici, c'est une rose, bulgare ou de mai, une rose qui vient tout juste de naître à la lumière du jour, pétales encore humides de rosée, une rose fraîche - mais non pas acide. A ses pétales se mêle un froissement de feuilles de cassis, une saveur verte et végétale  là aussi, mais que la note de baie noire vient quelque peu réchauffer, très légèrement, une impression aussi presque potagère, de tomate verte ou de feuille de tomate, donnant au tout un sillage  éthéré, végétal et humide comme une clairière qui s'éveille, comme la fraîcheur d'un étang au printemps dans lequel viennent se mirer les grands saules, créant des ombres, des mouvances de l'eau qui clapote en ondes larges.

 
"L'Ombre dans l'eau", créé en 1983, est une ode printanière et florale, elle célèbre la saison qui voit tout renaître en une bouffée de fraîcheur. Le nom de cette eau de toilette est un souvenir d'enfance de Christiane Montadre-Gautrot, la co-fondatrice, avec Yves Coueslant, de la maison Diptyque. Celle-ci a passé son enfance dans une grande maison près de Fontainebleau,  ceinte d'un immense jardin planté de mille essences de fleurs, bordé d'un canal dans lequel se miraient les arbres, créant de leurs feuillages des ombres dans l'eau.

Le flacon carré est superbement décoré d'une étiquette au design propre à Diptyque, créée par Desmond Knox-Lee, l'illustrateur (hélas décédé) de toutes les étiquettes des flacons, bougies et autres produits de la maison. Elle est la seule étiquette à fond noir de toute la gamme des eaux de toilette et représente un cygne voguant sur l'onde noire.


("L'Ombre dans l'eau", eau de toilette - Diptyque - 50 euros les 50 ml).

Pam Baileys



6 commentaires:

  1. Clap clap clap pour cette belle description, poétique et printanière, de l'Ombre dans l'Eau.

    Voilà qui me donne envie de l'aimer, et d'aimer les Dyptique en général mais...je ne me défais pas de cette impression de room spray quand je tente une approche.

    Sans doute suis-je conditionnée Dyptique = bougies, sprays et eaux pour la maison ? Même pas, même j'aime infiniment leurs bougies.

    Non, c'est hélas que l'alchimie ne se fait pas entre ces parfums et moi, ils restent comme posés, plaqués même sur ma peau, étrangers à moi.

    Mais je ne dédaigne pas les sentir à l'occasion, dans leur fiole.

    Cela dit, les choses évoluant en permanence, je me dis que je vais retenter cette Ombre dans l'Eau, sait-on jamais...

    Bises du vendredi, ma chère !
    V.

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  2. Et bien sûr j'ai plantouillé l'orthographe de DIptYque, comme d'hab !
    Quand je dis que çà ne colle pas ! ;-)

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  3. Ma Val, j'ai longtemps été comme toi, avec la sensation de parfums apposés sur ma peau, l'osmose peau/parfum ne fonctionnait pas. Cela fait un temps infini que je tourne autour de L'Ombre dans l'eau et j'ai sauté le pas.La magie peau/parfum opère enfin, et m'a par ce biais ouvert les porte de cette marque (où je n'achetais que des bougies). Craquage en vue sur d'autres, notamment Do Son, et sans doute, cet été, pour Philosykos, un comble, moi qui déteste la figue !!
    L'Ombre dans l'eau est d'une fragile mais réelle beauté, arachnéen, comme un parfum d'elfes, mais au sillage et à la tenue étonnants !
    Enorme coup de coeur !

    Bises de fin de semaine, chère Dame

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  4. Ah, on y est : Philosykos !!! En voilà bien un qui ne fonctionne pas sur moi : vert, acide, et en même temps lourd et écoeurant...alors que la bougie "figue" est un délice !

    Et zut, tu me fais envie, maintenant, avec l'Ombre dans l'eau...pas bien, çà, pas bien...:-)

    Bonne fin de semaine aussi et re-bisous !

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  5. Sur ma peau Philosykos se boise divinement, la figue est un contrepoint, certes très présente, mais elle s'édulcore au fil des heures, se "patine". Pourtant ma peau à une fâcheuse tendance à sucrailler, mais là non, bref, j'apprivoise la bête, qui, je pense, donnera le meilleur d'elle-même avec les jours chauds... à voir.

    Moâ ? tentatrice ? naaaaaan ;-)

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  6. Karl, Rudolf et moi venons de visiter l'usine Fragonard. Depuis 1926 rien n'a changé ou presque. Tout est artisanal. Passés les portes c'est envoûtant, un retour 100 ans en arrière. Les savons sont moulés un par un, emballés à la main ... La guide était passionnée, très connaisseuse et avait visité les cuves Chanel n5 il y a peu et était encore toute émue. Rudolf a fait sensation et a eu droit à passer derrière les barrières pour aider à la fabrication. Il a eu son petit cadeau à la fin. Un joli moment où les grandes marques ont été mises à l'index pour ne garder que les vrais parfumeurs. Kate

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