Florence, 1458. La cité est plus florissante que jamais, prospère, le commerce s'y exerce à son avantage, le peuple vénère toujours autant Cosimo de Medicis, dont la popularité est à son zénith. En son palais, Cosimo reçoit toutes sortes d'artistes, leur offre gite et couvert, leur ouvre toutes grandes les portes de sa résidence afin que ceux-ci puissent exercer leur art sans avoir à se soucier des contigences. La cité florentine atteint un rayonnement international, c'est une cité puissante, heureuse, qu'aucune guerre ou aucun fléau n'est encore venu sâlir.
Cosimo, l'homme pugnace, le banquier richissime, le patriarche, règne d'une main de fer sur sa famille et sa descendance. Agé, il se préoccupe désormais de léguer sa fortune et le renom dont jouit le nom des Medicis à travers le monde. Son fils aîné, Piero, infirme et souffreteux, n'a pas l'envergure pour lui succéder, aussi désignera-t-il Lorenzo, son jeune fils, comme héritier. Un héritage lourd fait d'obligations, de devoirs, d'intransigeance, d'intelligence et de bien d'autres qualités encore.
Comme toujours chez les Medicis, c'est presque un atavisme, les hommes sont frappés de laideur physique, quand ce n'est pas laideur et maladie. Lorenzo n'y échappe pas. Jeune homme au faciès ingrat, il développe pourtant très tôt d'autres richesses de par son immense savoir, sa sensibilité aux arts. Happé à son adolescence par la beauté de Lucrezia Donati, qu'il côtoie depuis son enfance, Lorenzo se meurt d'amour et se consume : son père décide que cette jeune fille ne sera pas son épouse, et il lui choisit la jeune et insignifiante princesse Clarice, issue d'une famille a l'immense fortune. Comme par le passé, les hymens florentins font fi de l'amour, et ne se crééent que pour des raisons pécuniaires.
Lorenzo devient père à son tour. Bientôt, Cosimo, désigné par le peuple comme "Le père de la patrie" s'éteint, laissant à ce fils tout le poids des responsabilités que son rang impose. Le jeune homme reprend vite les commandes du navire, et manie si bien la barre que la cité ne peut également que se réjouir de cet homme de bon sens, généreux envers les pauvres, accueillant nombre d'artistes en son palais, favorisant l'éclosion des jeunes talents, tels, notamment, celui du jeune Botticelli.
Mais bientôt et comme toujours l'histoire se répète, Lorenzo doit affronter ses ennemis, leurs coups bas et trahisons. Il n'en sortira pas indemne et sa santé en pâtira. De plus, il apprendra que sa jeune Lucrezia, dont il n'a cessé un seul jour d'être fou amoureux, prendra bientôt pour époux un vil et retors jeune et bel associé de Cosimo, Niccolo Ardinghelli. Fou de douleur, Lorenzo se consumera à petit feu, noyant son chagrin dans le travail.
Il n'aura plus d'autre satisfaction que d'élever et voir grandir sa progéniture, afin de transmettre, à son tour, tout le savoir et la fortune des Medicis.
Bientôt, la cité florentine cèdera sa quiétude face à la menace qui gronde en la personne du moine Savonarole : avec ce dernier des jours obscurs s'annoncent, les gros nuages de l'inquisition viennent assombrir les cieux jusqu'alors si cléments...
"Lorenzo ou la fin des Medicis". La Saga des Medicis - tome 3 de Sarah Frydman - 602 pages - Editions Albin Michel 1991 et Livre de Poche.
Pam Baileys
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