lundi 4 mars 2013

Des abeilles et des hommes


Depuis Marylise Delagrange et "Les animaux du monde", ou "30 millions d'amis" de Jean-Pierre Huttin, le format des documentaires animaliers n'a pas tellement changé ni évolué. C'est un format adapté au petit écran, qui, à en juger par le nombre de chaînes animalières sur le câble, connaît un fort succès.

En ce qui me concerne, je n'ai pas de téléviseur, et comme je suis fascinée par le monde des abeilles (leur organisation sociale, la minutie de leur incessant travail - nourrir et protéger la reine, creuser galeries et alvéoles, féconder les fleurs, produire le nectar...), et grande amatrice/consommatrice de miel, j'ai été enchantée de voir que sur les écrans de cinéma, dès le 20 février 2013, serait diffusé un documentaire consacré à ces laborieuses bestioles.



Je leur suis également reconnaissante, car sans abeilles, ni fleurs, ni fruits, puisque ce sont elles qui fertilisent les fleurs.

J'ai donc vu récemment "Des abeilles et des hommes", documentaire suisse de Markus Imhoof. Le propos (assez flou et survolé tout du long), est de faire prendre conscience au spectateur l'impact de la disparition des abeilles, depuis plusieurs années. Cette disparition affecte tout l'éco-système  et conduit, à terme,  à de désastreuses conséquences. Le documentaire nous propose le témoignage de plusieurs apiculteurs (Autriche, Chine, Amérique du Nord et Australie) : chacun, à son échelle de production, tente de trouver la cause (et le remède) de cette disparition massive des abeilles, le phénomène étant planétaire et touchant toutes les colonies.

Certes, la production agricole mondiale et massive - recourant à grand renfort des pesticides très agressifs -, la pollution, l'effet de serre, les dérèglements climatiques, la perturbation des champs électro-magnétiques et autres joyeusetés contribuent très certainement à fragiliser les organismes des abeilles. Mais il y a une autre cause : un parasite qui décime les colonies d'abeilles.



Si Markus Imhoof pose des questions ("qu'est-ce qui cause la disparition des abeilles ?",  "que sait-on de ce parasite ?", "comment le neutraliser ?") il n'apporte hélas aucune réponse. Le documentaire (assez dispersé et brouillon dans sa construction) s'attache à faire des va-et-vient entre les différents apiculteurs, qui témoignent de leur activité, sans toutefois approfondir la question. J'aurais aimé comprendre d'où vient ce parasite et comment endiguer ses pouvoirs destructeurs.

Partout dans le monde, les abeilles disparaissent massivement. Responsables de la pollinisation, sans ces abeilles nous serions privés de fruits et légumes. Elles subviennent au tiers de notre alimentation. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : sans abeilles, qu'allons-nous manger ?



Markus Imhoof tire une sonnette d'alarme de façon si molle que l'on peine à entendre son message. Le montage, brouillon, comme je l'ai dit plus haut, dilue la cohérence des propos des apiculteurs qui semblent plus résignés par ce fléau que vraiment acteurs de son enrayement. Et puis la voix off de Charles Berling : que vient-elle faire ici ? Elle se superpose aux témoignages (pourtant sous-titrés), des intervenants. Il nous parle d'un grand-père apiculteur et se remémore ses souvenirs d'enfance : qui est ce grand-père ? A  qui appartiennent ces souvenirs ? Ceux de Charles Berling ? Bref, je n'ai vu ni compris l'utilité de cette voix.

Pour résumer, j'ai été assez déçue par ce documentaire (si rare au cinéma), dont j'attendais beaucoup plus : de vraies questions et de vraies réponses surtout. Une analyse plus fine et plus approfondie plutôt qu'un survol trop timide.

Restent de belles images des abeilles, de la nature et des paysages. C'est déjà bien.

"Des abeilles et des hommes" de Markus Imhoolf (sortie le 20 février 2013 - durée : 1 h 30)

Pour aller plus loin :

Je vous conseille ce site internet très bien fait, très informatif également, et soucieux de l'environnement et des abeilles, où il est possible de parrainer des ruches et recevoir le miel produit :

www.untoitpourlesabeilles.fr


Pam Baileys

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