Non, il ne s'agit pas de mon week-end, mais du titre du film du britannique Roger Michell, qui vient de sortir sur nos écrans.
Bill Murray campe dans ce film le Président Franklin D. Roosevelt. C'est un acteur que j'aime beaucoup, même s'il n'a pas fait que des films bien intelligents. Je l'ai découvert en 2004 dans "Coffee & Cigarettes" de Jim Jarmush, puis dans "Lost in Translation" de Sofia Coppola, toujours en 2004, qui fut un peu son film-tremplin pour un retour au grand écran.
Je l'avais également beaucoup aimé dans le très loufoque "La vie aquatique" de Wes Anderson (2005), réalisateur avec lequel il a de nouveau collaboré en 2012 dans "Moonrise Kingdom".
"Week-end royal", c'est la Grande Histoire vue par le prisme de la petite : Daisy, cousine provinciale de Roosevelt, nous raconte un week-end bien particulier de leurs vies : celui, intime, où sa vie bascula et où elle devint la maîtresse de son cousin, puis historique, où le Président des Etats-Unis reçu chez lui, en sa résidence de Hyde Park on Hudson (Etats-Unis) le Roi George VI, tout nouvellement mis sur le trône d'Angleterre après l'abdication de son frère (qui préféra épouser la Duchesse de Windsor plutôt que de régner sur ses sujets), et sa jeune épouse Elizabeth. Ce week-end crucial se déroule en juin 1939. La Grande-Bretagne est alors au bord de la guerre contre l'Allemagne.
(Le Président Franklin D. Roosevelt, dans son bureau, sur les ondes américaines)
Face à cette issue inévitable dont on sait maintenant quelles en ont été les causes et les conséquences pour tous les pays engagés, le Roi George VI tente une négociation avec Roosevelt, en demandant à ce dernier son aide, son soutien et sa participation à cette guerre en s'alliant à la Grande-Bretagne.
Si l'enjeu est terrible et pèse lourdement sur les épaules de ce jeune roi, qui ne voulut jamais l'être, et de surcroît affûblé d'un terrible bégaiement, il semble en aller tout autrement pour Roosevelt, qu'on voit ici évoluer en sa belle campagne, entouré de son dragon de mère, de sa femme, Eleanore, jeune femme qui, délaissée par son mari (polyomélite mais non moins volage) se tourne vers des amours lesbiennes, et bientôt batifolant avec sa cousine Daisy, au grand dam de sa fidèle secrétaire (et amante également). Le "vieux" Roosevelt semble à l'aise, un peu fripon, volage, drôle, désabusé, tandis que George VI est guindé, se tient trop droit et étouffe dans son costume queue-de-pie. et son haut-de-forme "huits reflets". Quant à la Reine Elizabeth, elle est tout simplement outrée de constater l'écart entre les moeurs (très libérales, voire libertines) des américains, et cette bonne éducation stricte et rigide, toute compassée de codes plus sévères les uns que les autres, dans lesquels sa vie a jusqu'alors baignée.
(Eleanore Roosevelt, Daisy, le Président Roosevelt)
(La Reine Elizabeth et le Roi George VI)
Le clou du week-end : un pique-nique campagnard, pour lequel Roosevelt ordonne que soient servis à ses hôtes britanniques.... des hot-dogs !!! Shocking !!! La Reine Elizabeth est prête à s'étouffer ! Manger avec ses doigts, pensez donc ! Défi que relèvera haut-la-main George VI, pour le plus grand bonheur du président américain. C'est peut-être par ce bout-ci de la lorgnette qu'on peut aussi revoir l'Histoire : un week-end de juin 1939 où un hot-dog mis en bouche britannique et royale qui scella une amitié (et une collaboration) profonde entre l'Amérique et l'Angleterre.
Le tout donne un film plaisant, porté toutefois par un Bill Murray excellent en président des Etats-Unis qui semble enfermé dans son monde, rêveur, loin des préoccupations politiques, baguenaudant dans sa campagne et batifolant entre sa cousine et sa maîtresse. Le propos du film n'est pas purement, loin de là, politique, il donne aussi à voir toutes les facettes de ces protagonistes qui ont fait un moment de l'Histoire. Roi, reine, première dame des Etats-Unis, cousine provinçiale, chacun est épié par la caméra au jeu subtil du réalisateur. Avec, en prime, de très beaux décors naturels de campagne américaine, de beaux décors et de beaux costumes.
"Week end royal" de Roger Michell, sortie le 27 février 2013 (avec Laura Linney, Samuel West et Olivia Colman - 1 h 35)
Pam Baileys
moi aussi je l'aime bien Bill Murray (bon pas trop dans Ghostbuster mais c'était pas si mal à son époque ! La dernière fois c'était dans Moonrise Kingdom que j'avais beaucoup aimé.
RépondreSupprimerPam, tu devrais donner des cours sur l'Angleterre, ses rois et ses reines !
Kate
LOL Kate, il faut déjà que j'ingurgite tous mes bouquins sur la question ! J'ai du boulot !
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