J'aimerais vous parler d'un parfum autour duquel j'ai longtemps tourné, tellement il m'apparaissait importable, étrange, déroutant... dérangeant presque. Et puis il y a 2 ans, j'ai sauté le pas... pour mon plus grand bonheur, puisque depuis, il ne m'a pas quittée...
Muscs Koublaï Khan de Serge Lutens
"The more I see (smell) you, the more I want you" pourrait bien être le thème qui colle à la peau (de bête) de Muscs Koublaï Khan, le musc-fauve hautement addictif et déroutant né du duo génial composé de Serge Lutens, pour la création, et de Christopher Sheldrake, pour la mise en olfaction. Les deux compères ont en effet installé, depuis fin octobre 2009, leur chapiteau sous les banières noires et blanches de Sephora : roulement de tambour : Monsieur Loyal et le dompteur de fauves entrent en piste !
Muscs Koublaï Khan a donc rejoint (pour un temps seulement) la famille des Exports et sort de la rondeur de son flacon-cloche des Salons du Palais Royal pour s'enflaconner à la verticale en vaporisateur rectangulaire
Et ce musc-là, donc, plus on le sent, plus on le veut. Parce qu'il faut bien avouer, à ce stade de la lecture, qu'il n'est guère accessible - olfactivement parlant - dès le premier essai. L'impression générale à la découverte de Muscs Koublaï Khan (MKK pour les perfumistas) serait du style : "Ouhla, ça sent le cirque par ici !", ou encore "Tu sens le fauve !", et encore "Hummm tu sens très bon mais c'est quoi ?". Alors, MKK pue ou sent bon ? La question est posée sans détours. Entre attraction et répulsion. Car oui, il faut se rendre à l'évidence : MKK dérange, déroute, interpelle... et finit par séduire. Beaucoup !
La première fois que je l'ai senti, la répulsion a tout de suite opéré : "Oh mon dieu mais qu'est-ce que c'est que ce parfum ?". Je n'ose aller plus avant dans mes réflexions olfactives peu flatteuses, qui pourraient heurter votre nez. Disons, entre bouc, bergerie et cage aux fauves, voilà ce que m'a, entre autres, évoqué MKK. Et puis zut, non, je ne pouvais en rester là, il fallait que je comprenne ce qui m'interpellait tant dans ce jus, car oui, attraction/répulsion faisant, cette fragrance-là avait déjà eu, sans que je le sache encore, raison de mes sens et prise dans ses griffes. Alors je l'ai porté. Chez moi, en catimini et dans l'intimité de ma chambre. Un parfum d'alcôve, donc. Oser sortir avec ? Vous n'y pensez pas ! Il est bien trop... trop... trop quoi d'ailleurs ? Ma réponse serait : trop sensuel... trop... sexuel presque. Oui, sexuel, allons-y franchement : MKK, c'est une joue qui rosit sous le plaisir, un souffle un peu court, un corps qui se relâche et s'alanguit, une perle de sueur au creux de la nuque, un relent de draps froissés au petit matin. Alors, il faut le tirer du lit et lui faire prendre un bain de foule. J'ai donc pris le métro avec MKK, j'ai dîné en ville avec MKK, je suis allée au bureau avec MKK, au supermarché avec MKK, j'ai aussi dormi avec lui.
Et la part intime de ce musc-civette sous-tendu de rose, dévastateur, affolant, grisant, bousculant tous mes sens, en descendant dans la rue, a pris un autre sens, d'autres facettes plus sages. MKK sent aussi le cou de bébé, le creux poplité du genou grassouillet d'un nourrisson, l'odeur de sa peau qui exsude le lait maternel, la douceur d'un chaton ronronnant lorsque l'on enfouit le nez dans la fourrure tiède de son ventre. Piste aux étoiles ? Fauve ? MKK est un fauve, oui, un fauve à dompter. Passé le premier coup de fouet, le tigre se fait chaton, tout sage, tout doux. Car tel est le paradoxe de MKK : il bouscule, il dérange, il rugit, pour finir docilement allongé à vos pieds, tel un doux animal : la sensualité, l'extra-sensualité en plus. La part animale exacerbée....
Muscs Koublaï Khan. Serge Lutens. Eau de parfum haute concentration, 95 euros les 50 ml.
Pam Baileys
Clap clap clap pour cette description, Pam !
RépondreSupprimerEN-FIN une autre que moi pour décrire MKK comme un parfum superbe ET portable !!!
Merci, très chère ! Je me sens moins seule.
Nos mots sont différents, mais nos ressentis convergent sur ce délicieux MKK.
Et...ton Sephotruc, c'est çui qu'est pas loin de l'Yvounet qu'est pas loin du 68 ? Hi hi hi !
Bises fauves !
V.
Coucou Val, mééééé nous sommes finalement nombreuses à l'aduler ce MKK, il faut dire qu'il est si attachant.
RépondreSupprimerOui tu as bien tout le GPS en tête, le Séphonnaud à côté d'Yvounet à côté du 68, tout sur le même trottoir d'ailleurs, celui de gauche (en descendant LOL).
Bises musquées ;-)
Comme tu en parles bien Pamy!
RépondreSupprimerOn voit que tu as passé de longues soirées torrides en sa compagnie animale...
Je l'aime aussi, mais plus en "accompagnateur". Une pointe de MKK animalise à souhait un Shalimar devenu pâlichon, par exemple.
Exquis ce commentaire!
Bisous <3
C'est vrai ma Jeeksie qu'il fonctionne aussi très bien en "accompagnateur", avec des fleurs blanches, gardénia ou tubéreuse, il est aussi exquis le bougre :-)
RépondreSupprimerBisettes
Bonjour.... Puis-je entrer? Les messieurs ont-ils le droit de s'exprimer sur ce blog?
RépondreSupprimerBon je me lance sans attendre l'invitation.... Comme le dit une de mes amies: "les parfums n'ont pas de sexe".
Je porte MKK depuis maintenant 1 an et c'est à chaque fois un enchantement olfactif. Ce parfum a une âme, il réagit, s'absente, bouscule parfois gêne... Vivre avec n'est pas toujours facile mais je ne m'ennuie jamais.
J'aime également le partager avec mon amant, le ténébreux Borneo ou encore avec l'épicé Mysore.... Vous l'avez compris entre MKK et moi c'est une vraie histoire d'amour.
Le Marquis du M.
Ohhh mon doux Marquis comme je suis heureuse de te voir ici, je savais que MKK t'attirerait ;-) et oui bien sûr les messieurs sont les très bien venus, surtout lorsqu'ils sentent bon et qu'ils ont une jolie plume, et aiment Lutens, cerise sur le gâteau !
RépondreSupprimerJe suis heureuse que cette histoire d'amour avec MKK dure aussi pour toi. hi hi hi j'ai bien réussi à te pervertir n'est ce pas ? ;-)
Installe toi tu es ici chez toi.
Bisous