vendredi 18 mai 2012

Moonrise Kingdom

Ah ah ! pour une fois que je suis à la page cinématographique, ça se fête par un article sur le pas it blog les ami(e)s ! Avec Karl nous sommes allés voir le même jour que l'ouverture du festival de Cannes, le film projeté au Palais des Festivals : Moonrise Kingdom de Wes Anderson


On a hésité avec le film d'Audiard (De rouille et d'os) parce que jamais un film de Jacques Audiard ne nous a déçu, mais le côté mélo et Marion Cotillard ont eu raison de moi et je me suis rangé aux avis de Karl qui avait très envie de voir Moonrise Kingdom. De toute façon la séance était complète pour le Audiard .... que de toute façon j'irai voir quand même. CQFD.

Moonrise Kingdom ça parle de quoi ?
En 1965, sur une île de la Nouvelle-Angleterre (d'ailleurs l'ambiance du film est plus anglaise qu'américaine), Suzy et Sam, 12 ans, tombent amoureux et concluent un pacte : ils vont s'enfuir ensemble. Sam est scout, toute la troupe va partir à sa recherche, ainsi que les parents de Suzy, aînée d'une famille de 4 enfants. Les aventures commencent.

Wes Anderson est le réalisateur de La famille Tannenbaum, La vie aquatique, A bord du Darjeling limited, des films à l'univers un peu déjanté, proches du conte, avec un soin porté sur l'image et le son.
Dans Moonrise Kingdom, même recette : une ambiance unique avec des personnages attachants, un peu irréels comme des héros enfantins à qui il ne peut rien arriver de grave même si la gravité est en eux. Les enfants ont la maturité qui manquent à leurs ainés et la fraîcheur de leur jeunesse.
Les dialogues, faits de phrases courtes sans ostentation ni explications et discussions san fin, font mouche. Ils contribuent à cette atmosphère poétique.


Les 10 premières minutes j'ai eu un peu de mal. Les images sont léchées, très esthétiques, la caméra bouge pas mal. La mise en scène, les décors sont très étudiés et cela donne une impression de perfection un peu étouffante. Une fois passé cette introduction très visuelle, le réalisateur s'attarde sur les personnages et on s'attache vite à ses gens "hors du commun".

Il y a d'abord les 2 enfants : Sam (Jared Gilman) et Suzy (Kara Hayward).
Ils ont la gravité et la folie des enfants. Ils sont à la bascule de 2 mondes (enfant / adulte). Ils sont considérés comme "enfant à problème" mais juste incompris. Ils se trouvent et décident de ne pas se quitter. Ils se comprennent. Les 2 acteurs sont très touchants et très convaincants.


Et puis vient la star : Bruce Willis, le capitaine Sharp, celui qui doit retrouver les enfants.
C'est un homme taiseux, pas très intelligent mais humain. Bruce Willis a cette faculté de tourner dans des grosses productions des types inintéressants, voire vulgaires et de faire des films d'auteurs, en jouant toujours le "mec normal", faisant oublier ses muscles. Il est parfait.


Dans la même veine, on retrouve Edward Norton, le chef de troupe scout, celui qui perd Sam. Un prof de maths qui rêve d'être un grand chef scout, qui se donne des airs de commandant mais trop sensible.


Et enfin les parents de Suzy, Frances Mc Dormand et Bill Murray. Deux avocats un peu baba cool, qui se parlent avec un porte voix. Deux acteurs parfaits dans leur anti conformisme, leur finesse de jeu (même Bill Murray, si si ....). Ils donnent eux aussi vie à cette atmosphère particulière.


Très sincèrement, le film et l'histoire m'ont touchés. Certe ça n'est pas le chef d'oeuvre du siècle, mais le traitement si particulier du scenario (co écrit avec Roman Coppola, famille mythique du cinéma mondial, qui ne se prend pas au sérieux et reste accessible, j'ai mes sources ...), de la photo et du son, en font à se façon un petit chef d'oeuvre.
J'ai passé une 1h30 hors du temps, de la vie matérielle, de la crise économique, du 21e siècle, des querelles de bistrots, de mon travail, des projets où il faut faire gagner des millions à sa boîte : j'ai plongé dans un bain de fraîcheur, de douceur et d'humain.

Il me reste en mémoire une scène où Sam et Suzy sont sur une plage, un tourne disque passant une chanson de Françoise Hardy et une danse improvisée. Un moment de poésie et de drôlerie. Rien que pour ça je suis contente d'avoir vu ce film.



Pour la petite histoire, dans la salle de cinéma j'étais assise à côté d'un petit garçon de 8 ans environ au même prénom que mon Rudolf (plutôt rare), même physique aussi et qui a râlé parce que le film était en VO. Il boudait comme mon Rudolf sait si bien le faire ... j'avais un peu l'impression d'être avec lui.

Kate Manzana 





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