lundi 4 février 2013

La voiture d'Intisar

Ca faisait longtemps que je n'avais pas parlé de BD, pardon de "roman graphique" !
Mais il n'y avait pas grand chose de nouveau sous le soleil ... et j'ai trouvé (enfin, car en rupture dans toutes les bonnes librairies) La voiture d'Intisar de Pedro Riera et Nacho Casanova chez Delcourt.
 
 
 
En résumé c'est une sorte de chronique de la vie d'une jeune femme au Yemen.
L'auteur de ce livre est parti vivre 2 ans au Yemen avec sa femme à qui on avait proposé un poste là-bas. Il découvre la réalité de la vie dans un pays où hommes et femmes n'ont pas les mêmes droits et devoirs. En s'inspirant de scènes de la vie quotidienne de plusieurs amies de sa femme, il construit le personnage d'Intisar.

C'est assez édifiant la vie de ces femmes. Mais ce qui est bien c'est que l'auteur fait la différence entre les coutumes, les pressions saoudiennes et l'Islam. Dans le Coran rien n'est écrit de ce qui se passe pour les femmes, ce sont des hommes en mal de pouvoir sur autrui qui privent de libertés les femmes.
 
 
 
Il y a de l'humour dans ces chroniques. Les femmes sont fortes et combattantes.
Cependant, je me suis toujours demandé pourquoi les femmes n'arrivaient pas à se révolter ? pourquoi les femmes avaient tant de mal à se défaire de l'oppression ?
Certainement parce que c'est un poids justement, parce que se défaire de son éducation, se révolter contre un père est une chose difficile, très difficile.
Il y a 1 an 1/2 environ, les femmes yéménites se sont révoltées. La Yéménite Tawakkul Karman a reçu le prix Nobel de la paix en 2011, mais le changement est long ...
 
Ce livre rejoint les chroniques de Guy Delisle. L'observation et le compte rendu d'une réalité, sans jugement. Avec en commun l'amour du pays dans lequel ils habitent quelques mois / années.
 
Le Yémen est un pays fascinant, magnifique. Un pays que je rêve de visiter. Le Yémen était appelé "Arabie heureuse". Le pays de la Reine de Saba. Un pays de femmes.
 

 
 
J'ai passé un bon moment avec Intisar, j'ai vécu un peu de sa vie, j'ai mieux compris qui elle était et je reste solidaire de son combat pour la liberté.
La préface du livre est magnifique, elle est écrite et signée par "une femme yéménite" et je vous en livre un extrait : "Ils auront beau s'efforcer de rabaisser mon existence, je n'en reste pas moins la fille d'une mère qui m'a appris à marcher la tête haute et le pas ferme. Je n'en reste pas moins toutes les femmes dont l'esprit est libre et dont les idées retentissent plus fort que n'importe quele coutume ou tradition".
 
En toute modestie, j'aimerais bien paraphraser Kennedy et dire : "je suis une femme yéménite".
Kate Manzana
 
 
A noter : Pedro Riera vient de remporter le Prix France Info de la bande dessinée d'actualité et de reportage

3 commentaires:

  1. Dear Kate,

    If you come to Yemen, I guarantee that the picture planted in the minds of westerns by their own media will change forever. In my opinion, the western viewer relies heavily on their media that their image of what's real become distorted. I am not saying that we are living our lives "en rose", but what I am saying is that our lives is not all drama and veils. It's not black or white. Our experiences vary widely.
    I strongly believe that Islam has nothing to do with our status. On the contrary, Islam has been misused and, sometimes, forgotten allowing the emergence of this new religion of "traditions and customs". That is why one finds a wide array of different experiences within the Yemeni female world. You'll find the oppressed, helpless female, but also, you'll find the female doctor, journalist, dentist, engineer, lawyer, businesswoman, teacher...etc. It all depends on whether you have the support of your family or not. In order to see an improvement in the status of Yemeni women, I believe that we need more educated "mothers". Change starts within each and every house with our future citizens. I believe more females should be involved in the decision-making process. Laws have to be passed to protect females' rights against such hindering traditions and customs.
    It's life-threatening to rebel against your brother or father when no laws exist to protect against being hit or locked up or killed or against facing additional hardships because of what you think. I believe things are changing for the better for us. It's a long, tiring journey but we are on the right track. We are on a mission to regain our dignified status.
    In the end, I want to point out that even many Yemeni males are oppressed by these customs and traditions. I'll explain this in another comment, insha'Allah.
    une femme yemenite

    P.s. When you decide to come to Yemen, It'll be my pleasure to show you around.

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    1. thank you for this comment ! I'm agree with you about Islma and the involved in the decision making process.
      I would like very much coming to Yemen and visiting this wonderful country, and discovering people... Thank you for your proposal ! I'll don't forget it.
      And Thank you for reading us in the blog !

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    2. You are welcome! I will leave my e-mail address on your facebook page.

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