Voici donc le tome 2 de la "Saga des Medicis" de Sarah Frydman.
Florence, 1434. Cosimo de Medicis, grâce à l'influence de son ami le Pape, revient d'exil. Sa peine initiale de 10 ans largement diminuée, il n'aura été banni qu'une année. Pour son retour, il donne de somptueuses fêtes en la cité florentine qui l'accueille dans la liesse. Désormais lavé de toute salissure, Cosimo n'a de cesse de se venger de ses ennemis (ce qu'il fera en les bannissant à leur tour, ou pire, en les faisant assassiner), en même temps que d'accroître sa puissance et sa fortune, déjà immenses.
Richissime, vénéré du peuple florentin, ce redoutable marchand et fin politicien règne sur la cité, et étend bientôt encore plus largement son pouvoir par le jeu d'alliances internationales. Cosimo est l'homme avec lequel tous doivent compter : il décide des mariages, nomme les papes, traite avec les plus grands, avance ses pions sur l'échiquier du pouvoir et règne en maître absolu sur la destinée des hommes et des femmes de Florence.
Pour asseoir davantage sa fortune et sa puissance, il forge pour ses propres enfants des destins tracés de sa main implacable : ainsi décide-t-il seul des alliances opportunes entre ses fils, ses filles et la progéniture d'hommes influents. Son fils aîné, Piero, jeune homme souffreteux et au physique ingrat, est sommé d'épouser la jeune et belle Lucrezia Tornabuoni, dont il est secrètement amoureux depuis des années. Mais hélas la belle florentine n'a d'yeux que pour le comte Vernio de Bardi, veuf, désargenté, coureur de jupons épris de liberté.
Cosimo de Medicis tisse sa toile, dispose le monde à sa guise. Marchand aux idées libérales, il a également à coeur le mieux-être du peuple et poursuit son rôle de mécène en faisant bâtir à Florence la plus grande bibliothèque d'Occident, dont il confie la décoration des plafonds à un jeune prêtre et peintre au talent prometteur : Fra Angelico. Il s'intéresse également à cet homme de Mayence, Gutenberg, qu'on dit l'inventeur d'un nouveau procédé de copie des livres : l'imprimerie.
Tout réussi donc, en apparence, au Maître de Florence. Ses enfants sont mariés, sa fortune ne cesse de croître, il réalise tous ses rêves sous l'oeil bienveillant du peuple.
Mais ce vernis de bonheur absolu se craquelle bientôt : son aîné, Piero, est un homme cocu, la risée de tout Florence, un être malheureux, rejeté par sa jeune épouse, Lucrezia, qui n'hésite pas à braver l'opprobre en rejoignant aussi souvent qu'elle le peut son amant Vernio de Bardi.
Dans des contrées lointaines, c'est Constantinople qui vascille sous le joug de Mohammed II et l'éventualité d'une nouvelle croisade fait jour. Rapidement, les hommes les plus éminents de Florence partent en délégation dans la ville turque pour tenter de négocier un traité de paix. La flotte chrétienne est accueillie sur les rives du Bosphore par l'empereur Constantin, à la tête d'une bien maigre armée face à celle, bien plus nombreuse et mieux organisée, celle de Mohammed II. Le combat est aussi inévitable que d'une extrême barbarie. En 10 jours, ce sont nombre de frères, pères, maris florentins qui tombent. La délégation florentine rentre en sa cité meurtrie et mutilée, ayant échoué dans ses négociations.
Sur ce second tome souffle un vent plus romanesque : nous suivons les amours malheureuses et les mariages forcés des jeunes aristocrates florentins qui ne sont que les jouets de leurs pères avides de pouvoir et de gloire, une jeunesse sacrifiée sur l'autel du commerce et des alliances fructueuses. Seule la jeune Lucrezia, au tempérament rebelle, saura se moquer du qu'en-dira-t-on et vivra sa vie d'amante, quoi qu'il lui en coûtera.
En ces temps troublés par les combats turcs, Florence vascille sous mille vicissitudes mais ne plie pas, tenue par une main de fer par l'homme le plus puissant de la cité : Cosimo de Medicis.
Un second tome entre luttes de coeur et de pouvoir, deuils, meurtres, naissances, trahisons, amours secrètes, alliances fécondes, tous les éléments sont ici réunis pour imprimer à cette grande fresque florentine un rythme soutenu et captivant.
(Le Lys de Florence - La Saga des Medicis, tome 2 - par Sarah Frydman -éd. Albin Michel (et livre de Poche) - 282 pages - 1995).
Pam Baileys
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